Poule-Les Echarmeaux (1 124 habitants) est un village du Beaujolais Vert situé à 70 km au nord de Lyon et à 40 km à l’ouest de Villefranche/Saône. Si le bourg est à 576 m d’altitude, le village s’étage de 446 m au Bois d’Enfer à 973 m à la Roche d’Ajoux.
Poule-Les Écharmeaux vous accueille avec ses belles forêts parcourues de sentiers balisés, son plan d’eau, son camping, ses services, ses commerçants et ses artisans.
Notre village recèle de magnifiques points de vue.
Au nord, le village est dominé par la Roche d’Ajoux (973 m) à l’ouest, par la Croix de Fer (850 m) et la Croix de la Moule (869m). Au sud commence la Vallée d’Azergues.
Plus d’une cinquantaine de hameaux et lieux-dits sont parsemés sur 3123 ha dont 65% sont boisés. Près de 70 kilomètres de circuits pédestres balisés en permanence jalonnent nos chemins.
Poule-Les Écharmeaux est un village rural d’avenir où il fait bon vivre. La vie économique y est dynamique. les commerces animent le village (bureau de poste, pharmacie, salon de coiffure, boulangerie, charcutier-traiteur, journaux, bureau de tabac, garage, station-service) et vous accueillent chaleureusement durant votre séjour (restaurants, cafés, gîtes, chambres d’hôtes, camping). Votre santé n’est pas oubliée (médecins, pharmacien, infirmières) et votre sécurité non plus (centre de secours, pompiers) ; sans oublier les activités industrielles, artisanales, agricoles, et sylvicoles.
Sur le plan culturel, Poule-Les Echarmeaux possède deux églises : celle du centre bourg a un chœur roman datant du XIIe siècle ; l’autre, érigée au hameau de Lafont à partir de 1847, a une histoire que vous pouvez découvrir ci-après.
Notre camping municipal, deux étoiles, compte 24 emplacements et se situe près d’un magnifique plan d’eau (1ha 32a / 17 000m3) aménagé pour la pêche. C’est un site idéal pour des vacances paisibles.
Loisirs :
– Nombreux circuits balisés, pédestres et VTT
– Pêche
– Chasse
– City-stade « multi-sports »
– Jeux pour enfants
– Court de tennis
– Balades guidées
– Canirando
– Stages « trappeur » et orpaillage
L’EGLISE DE LAFONT
REPERES HISTORIQUES
Les bâtisseurs
Le 29 janvier 1846, dans la commune de Poule, les habitants des hameaux de Longefay, Ratignier, Chanrion, Les Brosses, La Garenne et Lafont décident de lancer une souscription pour construire une église et un presbytère au hameau de Lafont. La souscription est ouverte un an plus tard, le 23 novembre 1847, et va permettre de commencer les travaux. Les plans sont confiés à un jeune architecte lyonnais, Louis-Antoine-Maurice Bresson, qui collaborera avec Pierre Bossan, l’architecte de la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon et de l’église Saint Jean Apôtre à Régnié-Durette, dont l’actuelle restauration bénéficie du soutien de la Fondation du patrimoine. Treize ans plus tard, l’église dédiée à Saint Isidore, le patron des laboureurs, est achevée : le curé Philibert Anier y célèbre la première messe le 12 juillet 1860. L’église, qui devient paroisse en 1861, est déclarée succursale par décret impérial de Napoléon III le 18 mars 1865.
Les trois cloches
Depuis le Xᵉ siècle, les cloches se sont invitées dans les tours et campaniles des églises romanes. Pour le clocher de Lafont, ce sont trois cloches qui sont commandées à la fonderie de Burnichon Père & Fils établie à Coutouvre (Loire). La plus grosse des trois cloches a été financée pour partie par Pierre-Marie Polosse, l’un des tout premiers membres du conseil de fabrique. Baptisée en 1861, elle a pour parrain le comte d’Herculais (Antoine-Marie-Jules d’Alloys) et pour marraine Isabelle du Sablon. Elle porte les trois inscriptions suivantes : Ego sum via, veritas et vita / Je suis la voie, la vérité et la vie (Jean 14, 06) ; Panem angelorum mandicavit homo / L’homme a mangé le pain des anges (Sermon sur l’excellence du très-saint-sacrement et sur la dignité des prêtres », Psal. LXXVII 25, in Sancti Bernardi Abbatis Clarae-vallensis Opera Omnia, Volume 2) ; Maria sine labe concepta / Marie conçue sans péché (formule mariale sur le modèle du Regina sine labe concepta, 1839, reprise par Pie IX en 1854 dans le cadre de la proclamation du dogme de l’immaculée Conception). La deuxième cloche, qui a pour parrain Jacques Dufour et pour marraine Jeanne-Marie Corgier, porte les mêmes maximes d’inspiration bernardine et mariale. La troisième cloche, enfin, porte une inscription différente tirée du livre de Tobie, Sit nomen domini benedictum / Béni soit le nom du Seigneur (Tobie, 3, 11).
Le conseil de fabrique
L’administration des églises est, depuis le Moyen-Age, confiée à un conseil de fabrique qui a la responsabilité d’administrer les biens de la paroisse, de gérer ses revenus et ses dépenses, de réaliser les réparations de l’église et de garantir les éléments nécessaires au culte. Il faut néanmoins attendre la loi du 8 avril 1802, complétée par le décret du 30 décembre 1809, pour que de nouvelles règles de fonctionnement soient établies. Le 13 avril 1865 le cardinal archevêque de Lyon nomme les premiers membres du conseil de fabrique de Lafont : Pierre-Marie Polosse (propriétaire à Burtat), Claude Chanrion (propriétaire à Chanrion) et Claude Granger (propriétaire à Claveisolles). Le 30 avril 1865 le conseil accueille deux nouveaux fabriciens, Antoine Lavenir (propriétaire à Ratignier) et Thomas Desigaux (propriétaire à Longefay). Si la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 supprime les conseils de fabrique, le livre des fabriciens de Lafont consigne ses délibérations jusqu’en 1942. Ouvert en 1867 le registre de la fabrique de la paroisse de Lafont se referme le 18 janvier 1942 avec la nomination de l’Abbé Plasse, curé de Chénelette et desservant de Lafont en remplacement de l’Abbé Cherpin nommé à Poule. Il a été installé par Monseigneur Merlier, Diacre général de Lyon et Archidiacre de Notre-Dame.
La bénédiction de la Croix
Le 23 mai 1875, la croix en pierre installée devant l’église est bénie par le curé d’Alvergnat à l’occasion du jubilé déclaré par Pie IX (Gravibus Ecclesiae). Le registre des délibérations de la fabrique porte la mention suivante : « At perpetuum rei memorian. La croix plantée devant l’église a été bénie par moi, curé soussigné, le 23 mai 1875 pendant le jubilé qui a été prêché par le R.P. Trapenard père mariste. Signature : Curé Alvergnat. »
De la paroisse à la commune
Le 16 février 1846, le géomètre Antoine Chamarade dresse un plan pour un projet de commune. Mais c’est le 3 juillet 1861 que, par arrêté sous-préfectoral, un tableau d’assemblage du plan cadastral des communes de Poule et de Claveisolles est réalisé en vue de la nouvelle commune de Lafont. Les communes voisines de Poule et de Claveisolles n’y font pas obstacle. Bien au contraire, le 21 février 1875, une demande d’érection de la paroisse de Lafont en commune est adressée à la mairie de Poule. Le conseil municipal approuve la demande de séparation. Les deux communes sont prêtes à céder des terrains. En 1878 une demande officielle est adressée à la préfecture. Elle est signée par Granger, Desigaux, Escoffier, Polosse et Lavenir qui se plaignent de difficultés endurées depuis quatorze ans. Le temps presse : les coûts d’entretien, de réparation, les achats de missels et les dettes de la construction de l’église qui n’ont toujours pas été remboursées pèsent sur la paroisse. Le 4 avril 1869, le conseil de fabrique constate que les dettes pour la construction de l’église et du presbytère s’élèvent encore à 4 000 francs. Les recettes des bancs, le produit des chaises volantes et de la quête ne suffisent pas. L’église peut néanmoins compter sur les dons et les legs qui, régulièrement, consolident le budget. Lors de ce même conseil réuni après les vêpres au presbytère, tous ses membres acceptent à l’unanimité et avec reconnaissance le legs de 1 500 francs du curé Philibert Anier. Ce legs a permis l’installation des fonts baptismaux et de la chaire de l’église qui porte encore son inscription taillée dans la pierre. D’autres suivront. Le 8 janvier 1888, le conseil approuve le legs de Pierre-Marie Polosse dont le testament a été établi par Me Durand, notaire à Poule, le 8 février 1887. Cet ancien fabricien lègue la nue-propriété de tous ses immeubles situés sur les communes de Poule et de Chénelette. Leur valeur est évaluée à 18 462 francs. Ils sont susceptibles de produire un revenu annuel de 715 francs. Dès les années 1880, le budget de la fabrique est à l’équilibre.
Le chemin de fer
Les coûts d’entretien ne sont qu’une partie des difficultés rencontrées. L’éloignement dans lequel se tiennent les hameaux en est une autre. En 1874, le conseil municipal de Poule examine l’intérêt de la ligne de chemin de fer qui doit relier Givors et Lyon à Paray-le-Monial en passant par la Vallée de l’Azergues. Le conseil délibère à l’unanimité pour sa création et presse le début des travaux. Mais pour l’heure, le projet de chemin de fer est bien loin de régler le quotidien des habitants de Lafont qui se plaignent d’être placés dans la dépendance administrative des mairies de Poule et de Claveisolles. En 1878, le conseil de fabrique, alors composé de François Escoffier, Antoine-Marie Lavenir (secrétaire), Pierre-Marie Polosse (Président élu le 8 avril 1877), Thomas Desigaux et Claude-François Granger (trésorier), regrette que cette dépendance complique inutilement la vie quotidienne des habitants. Une lettre est adressée au sous-préfet de Villefranche qui détaille les difficultés rencontrées lors des naissances, des décès ou des mariages, autant de circonstances « qui nécessitent le voyage à l’une ou l’autre de ces deux mairies. […] Et lorsqu’il y a des élections c’est bien pénible pour les vieillards qui ne peuvent pas faire ce trajet. »
La décision du Conseil Général du Rhône
Malgré des arguments solides, la demande n’est pas accueillie favorablement par la sous-préfecture. Le 18 septembre 1878, le Journal Le Progrès rend compte de la séance du Conseil Général du Rhône qui s’est tenue le 14 septembre. On lit : « Circonscriptions territoriales — Erection du hameau de Lafont en commune distincte. Sur la proposition de M. Picard, rapporteur, le Conseil ajourne cette affaire à la prochaine session d’avril. » Le compte-rendu de séance d’avril 1879 ne compte pas de mention d’une délibération. Rien non plus dans les mois et années qui suivent. La commune de Lafont ne verra jamais le jour.
Les grandes réformes administratives
A peine sortie de la révolution de 1789, la France s’est engagée dans une réforme administrative qui va traverser tout le XIX° siècle. Les travaux de l’Assemblée Constituante remplacent les anciennes circonscriptions religieuses de l’Ancien Régime par des municipalités que l’on décide d’appeler communes dès 1793. 44 000 communes sont ainsi créées. Rapidement l’Etat prend conscience qu’elles sont trop nombreuses. La gestion du territoire doit être rationalisée et le mot d’ordre est à la réunion des communes. Les préfets nouvellement créés par Napoléon Bonaparte ont reçu des instructions du ministre : les communes trop faiblement peuplées ne seront pas maintenues : elles sont condamnées à disparaître. Les préfets ont la liberté d’apprécier au cas par cas, mais la directive est claire. Les petites communes doivent fusionner. Entre 1789 et aujourd’hui, ce sont 10 000 communes qui ont disparu. Or en 1846, le hameau de Lafont ne compte que 3 maisons, 3 familles et 24 habitants. Le hameau de Longefay un peu plus : 11 maisons, 11 familles et 56 habitants. Vingt ans plus tard, au recensement décennal de 1866, c’est un peu mieux. Lafont s’est agrandi avec ses 10 maisons, ses 11 familles et ses 41 habitants. Mais on est encore loin des requêtes préfectorales. La demande de Lafont est arrivée trop tard.
De l’Eglise à l’Etat
Les églises rurales ont façonné les paysages de France comme autant de blasons historiques dont la valeur patrimoniale est désormais reconnue et intégrée aux biens culturels de la République. Ce transfert de propriété à la puissance publique qui confère aux biens conservés des droits nouveaux a permis de sauver plus d’une église promise à la ruine et à la destruction. De sanctuaire du culte, elles sont devenues des monuments historiques protégés par des lois votées dans le sillage du premier Conseil général des bâtiments civils, créé en 1795. Le classement des biens nationaux pouvait commencer (1837), tandis que s’imposait la conscience partagée d’un patrimoine compris comme la nouvelle richesse de la nation. L’intérêt des générations futures repose sur l’action quotidienne des communes dont on ne rappellera jamais assez qu’elles sont les garantes de la cohésion sociale. La restauration de l’église de Lafont et sa conservation dans le patrimoine communal de Poule-Les Écharmeaux relèvent de ces principes républicains.
La Fabrique de Lafont
La Fabrique de Lafont est une association créée en octobre 2024, à l’initiative des habitants de Lafont. Elle est composée de son président, Luc Vancheri, de sa vice-présidente, Florence Demingeon, de sa trésorière, Céline Garnier-des-Garets, de sa trésorière adjointe, Murielle Desmonceaux, d’un secrétaire, Sylvain Tardy, et d’une secrétaire adjointe, Marie-José Vancheri. L’objet de l’association est de soutenir financièrement la réparation de l’église de Lafont, propriété de la commune de Poule-les-Echarmeaux, et de maintenir sa conservation dans le patrimoine communal. L’association accompagnera la commune en lui apportant un soutien dans la recherche de financements et dans la constitution des dossiers de demande d’aide auprès des différentes administrations territoriales de l’Etat, des associations et des fondations privées.
Un peu d’histoire
D’après Yves Blanc, le nom de Poule signifie « la source », en l’occurrence celle de l’Azergues.
Ce toponyme* dont l’étymologie semble due au site de la commune, laquelle est placée aux sources (l’Aze et l’Ergues, à l’origine, ces deux cours d’eau s’appelaient Azergues) même de l’Azergues, principale rivière de l’intérieur du département du Rhône et qui barre celui-ci en diagonale.
Si l’on s’intéresse à l’origine celtique
Poule voulant dire étang ou plan d’eau et en partant de « la source », on peut énoncer trois faits, à savoir.
• Le nom du village s’écrit « Pola » dans le plus ancien texte en latin concernant la communauté, une charte de Cluny du XI siècle.
• « Polla » avec ajustement, signifie source comme substantif** dans une langue sœur, l’italien.
• « Pola » enfin, lieu-dit relativement répandu, tel que ou sous des formes voisines tant chez nous (Pouilly) que dans d’autres régions européennes qui ont conservé quelques substrats gaulois dans leur toponymie*. Pola étant alors de la même famille de sens, par exemple que Pol ou Poul en breton, lequel revêt aussi l’idée de plan d’eau, de baie (Paimpol, Le Pouligen, Le Pouldu, etc.).
De la même famille encore que le mot anglais Pool (la mare) qui apparaît dans le nom de certaines cités d’outre-Manche que sont Liverpool, Blackpool,… ou encore Poole, villes toutes établies comme les localités bretonnes visées ci-dessus, sur ou à proximité de côtes maritimes autrefois marécageuses ou comportant des lagunes, ou encore sur des rivages découpés d’estuaires ou de baies.
Toujours une question d’étendues d’eau que celles-ci soit intérieures ou extérieures.
Donc, nous oublierons tout rapprochement avec le sympathique gallinacé de basse cour (Poule) qui nous est si familier.
* La toponymie est la science qui étudie les noms de lieux (toponymes*).
** Un substantif est une unité lexicale (généralement un mot) qui désigne une chose ou une notion par lui-même. Autrement dit, c’est un mot qui tient une fonction de nom dans une phrase.
Sources : Les archives des Seigneurs de Chandieu provenant du château de Fougères – Poule-Les Écharmeaux
Un peu plus tard
« POULLE » fait tout d’abord partie de la seigneurie des princes de Tourvéon, puis au Xème siècle, des seigneurs de Beaujeu, et enfin en 1400, des princes de Bourbon, puis d’Orléans.
Cette souveraineté s’exerçait par l’intermédiaire des seigneuries locales : successivement celles de Fougères, de Gleteins (vers 1300), de Propières, de Chandieu (en 1454), de Loriol (en 1664) et de la Poype jusqu’à la révolution.
Le blason de la commune comporte une partie des armoiries des Chandieu : chef de gueule rouge chargé d’un lion d’or hissant lampassé d’azur à la langue bleue.
Plus récemment
Tout d’abord le village s’est appelé « Poulle » puis en 1801 « Poule ».
Par décret du 20 juin 1954, le village est débaptisé pour s’appeler du nom actuel « Poule-Les Écharmeaux ».